Biographie de poète
Ataol Behramoðlu est né à Çatalca (Istanbul) en 1942. Il finit ses
études secondaires dans diverses villes de la Turquie où son père fut ingénieur
agricole de l’Etat. En 1966, il termine le département de langue et de la
littérature russe à l’Université d’ Ankara. En 1965, il publie son premier
recueil de poèmes et en 1966, sa première traduction de littérature russe:
l’Ivanov d’ Antoine Tchekhov. Son deuxième recueil de poèmes édité sous le titre
de Bir Gün Mutlaka (Un Jour Certainement) se situe entre la tradition poétique
réaliste et les oeuvres avant-garde de la nouvelle poésie turque ; cette
tradition poétique réaliste s’identifiant au nom de Nazým Hikmet et étant
inspirée en premier lieu par le surréalisme français, Apollinaire, T.S. Eliot,
etc. et les différentes sources du modernisme européen. En 1970, il devient un
des fondateurs de la revue Halkýn Dostlarý (Les Amis du peuple), considérée
comme le porte-parole de cette génération. La même année, il entreprend un
voyage à l’étranger qui durera quatre ans. Après quelques mois de séjour à
Londres, il prend part à Paris aux travaux de la fondation du “Théâtre de
Liberté” et écrit (sous le pseudonyme V. Sinan) des textes pour la première
représentation : Légendes à venir. Durant ce séjour à Paris, certains de ses
poèmes sont édités dans les revues “Les Lettres Françaises “, sous la direction
d’Aragon, et “Action Poétique”. Sa première rencontre personnelle avec Pablo
Neruda date de cette période. En 1973-74, il entreprend un travail de maîtrise
sur la littérature russe à l’Université d’État de Moscou et publie en Turquie
ses traductions de Pouchkine et de Gorki. En 1974, il retourne en Turquie et
commence son poste de dramaturge au Théâtre de la ville d’Istanbul. Il fonde la
revue “Militan”, une des publications importantes de la littérature turque
réaliste et moderniste. Il édite ses recueils de poèmes dont chacun se place
entre les oeuvres importantes de la poésie turque moderne, entre autres:
Yolculuk, Özlem, Cesaret ve Kavga Þiirleri (Poèmes de voyages, nostalgie,
courage et lutte) ,1974; Kuþatmada (Assiégé) ,1978; Mustafa Suphi Destaný (l’Épopée
de Mustafa Suphi) ,1979; Dörtlükler (Les Quatrains) ,1980 et Ýyi Bir Yurttaþ
Aranýyor (On cherche un bon citoyen), ouvrage mis en scène, genre poésie cabaret,
1981. La même année, un choix de ses poèmes est édité et réédité plusieurs fois
de suite en Grèce, la traduction grecque en étant entreprise par l’aimable
intervention de son ami Yannis Rítsos, un de plus grands poètes du 20éme siècle.
En 1982, arrêté durant la période qui suit le coup d’état militaire en tant
qu’un des fondateurs de l’Association Turque pour la Paix (Türkiye Barýþ
Derneði) il fut libéré après 10 mois de détention avec plusieurs autres
intellectuels turcs. Toujours en 1982, il se voit décerner le prix international
Lotus de littérature de l’Association des Écrivains Afro-Asiatiques. En 1983, il
publie ses traductions des poèmes de M. Lermontov. Condamné par contumace à 8
ans de prison après sa libération, pour le même procès, il quitte son pays
clandestinement pour aller à Paris où il restera 6 ans avec sa femme et ses
enfants. A la capitale française, il participe aux travaux de l’INALCO, attaché
à la Sorbonne II et au “Centre de Poétique Comparée” il obtient le DEA avec ses
études sur Nazým Hikmet et V. Maïakovski (1985). La même année, il publie en
Allemagne ses recueils de poèmes Kýzýma Mektuplar (Lettres à ma fille) et
Türkiye Üzgün Yurdum, Güzel Yurdum (La Turquie, mon pays triste, mon beau pays).
En 1986, il commence à publier en français Anka, revue de la littérature turque,
avec la subvention du Centre National de Lettres. Mustafa Suphi Destaný (l’Épopée
de Mustafa Suphi) fut mise en scène comme une représentation musicale dans
plusieurs villes européennes, notamment à Paris, Amsterdam et Berlin. En
1986-87, il publie son ouvrage réunissant ses articles sur la théorie poétique,
intitulé Yaþayan Bir Þiir (Une Poésie Vivante) et les ouvrages suivants: Son
Yüzyýl Büyük Türk Þiiri Antolojisi (La Grande Anthologie de La Poésie Turque du
Dernier Siècle), Çaðdaþ Rus Þiiri Antolojisi (l’Anthologie de La Poésie Russe
Moderne) suivis de trois recueils de poèmes. Pendant cette période de sa vie
d’exil et au cours des réunions organisées en France et en d'autres pays
européens il récite ses poèmes et à travers ses discours il continue sa lutte
pour la démocratie turque. Après son acquittement et le retour de la Turquie au
système démocratique parlementaire, il rentre dans son pays en 1989. La même
année, il publie plusieurs ouvrages, entre autres: Mekanik Gözyaþlarý (Les
Larmes Mécaniques), réunissant ses écrits sur la théorie de l’art et de la
littérature et Ýki Ateþ Arasýnda (Entre Deux Feux), contenant ses écrits et ses
impressions de ses années d’exil. En 1992, son ouvrage Mutlu Ol Nazým (Nazým,
sois heureux) composé de souvenirs de V. Tulyakova et de poèmes de Nazým Hikmet
fut représenté en Turquie et en Allemagne. En 1993, son ouvrage intitulé Lozan (Lausanne)
fut mis en scène par le Théâtre d’État à Istanbul et à Antalya comme une
représentation musicale documentaire. En 1995, il fut élu président du Syndicat
des Ecrivains de Turquie pour 4 ans. Depuis 1995, il enseigne comme maître de
conférences au département de langue et de littérature russes de l’Université
d’Istanbul et collabore au quotidien Cumhuriyet à titre de rédacteur politique
et artistique. Ses différents poèmes édités en trois volumes en 1990 furent
suivis des ouvrages intitulés: Sarin Dili, Ana Dili ( Le Langage Poétique et La
Langue Maternelle),1985; Baþka Gökler Altýnda (Sous d’Autres Cieux), 1996;
Sevgilimsin (Tu es ma bien-aimée), (poèmes)1993; Aþk Ýki Kiþiliktir (L’Amour est
pour deux personnes) (poèmes),1999; Yeni Aþka Gazel (Ode pour un nouvel amour) (poèmes),2002;
Rus Edebiyatý Yazýlarý (La Littérature Russe), 2001; Rus Edebiyatýnda Puþkin
Gerçekçiliði (Le Réalisme de Pouchkine dans la Littérature Russe), 2001.
La
traduction de ses poèmes par des traducteurs connus (entre autres, le professeur
américain W. Andrew, Turcologue et chercheur de la littérature turque renommé)
en principales langues mondiales et leur publication dans une large mesure dans
les médias écrits et électroniques lui valent une popularité. Ataol Behramoðlu
par son identité de poète, d’écrivain et d’intellectuel se classe parmi les
personnages d’avant-garde de son pays.